dimanche 18 novembre 2012

Le Béryl

Que tu te sois sentie touchée ou blessée par les paroles de l’autre ou bien que tu sois toi-même dans un verbe mal ajusté, je suis celui qui te guérira de tous tes maux et de tous tes mots.

Je suis celui qui t’apaisera et te permettra de sortir du silence qui parfois t’emprisonne dans un lieu de souffrance au sein duquel tu cherches en vain à mettre les mots, à la fois porteurs de sens et libérateurs.

Je suis là pour soutenir la parole, celle qui doit jaillir pour qu’enfin la tristesse et les drames du passés ne soient plus qu’un lointain souvenir. Sortir du silence pour mieux y revenir.

Car il existe deux types de silence : celui qui enferme et celui qui libère. Sais-tu toujours discerner dans lequel des deux tu te situes ? Il est un silence trompeur car retenu. Il retient tes larmes, ce que tu n’oses pas dire par peur… Mais de quoi as-tu si peur ? Je crois que tu serais bien en peine de répondre à cette question.

Et pourtant, cette peur qui oppresse, ce serrement dans ta poitrine sont bien présents. Ne sens-tu pas que ton souffle est plus court, comme restreint et sans espoir de se frayer un passage jusqu’à tes lèvres ? Les mots sont là, en ton corps, pas toujours perçus, rarement en mesure d’être prononcés. Et sur le chemin qui leur permettrait d’être révélés, sens-tu ce nœud au creux de ta gorge tel un barrage retenant le flot bouillonnant contenu depuis si longtemps ? Et si enfin cela s’exprimait, serait-ce si terrible ?

Je suis celui qui aspire à la libération des maux par l’expression des mots. Je t’invite à sortir du silence lourd et pesant par la mise en mots de ce qui t’habite.

Car tu verras qu’une fois la parole libérée, tu goûteras à nouveau le silence. Mais cette fois, ce sera un silence plein de douceur, d’apaisement, un silence plein de possibles, source créatrice au sein de laquelle tu pourras reposer et prendre soin de toi.

Fais appel à moi chaque fois que tu ressens le besoin d’exprimer ta vérité, celle qui parfois fait peur tant que tu n‘en perçois pas la beauté. Plonge ton regard en moi, dans ce bleu infini, lointain rappel des profondeurs océaniques.

Et depuis cet espace apaisé, doucement bercée par le mouvement des flots, ressens ces moments où le temps est venu pour toi de partager, de mettre en mots, de laisser la parole se déverser comme la vague vient se déployer sur la plage.