mercredi 7 novembre 2012

L’Aigue Marine

Pourquoi ne viens-tu pas vers moi plus souvent ? Aurais-tu peur de ce que je pourrai dire ou bien de ce que toi tu pourrais dire ? Tu n’as peut-être pas tort de te méfier. Je suis là pour vaincre tous les barrages qui empêchent la libre circulation de la Parole. Et oui, j’insiste sur ce « P » majuscule car il s’agit de quelque chose de sacré. Tu en découvriras la portée au fur et à mesure de nos rencontres. Car je ne doute pas que c’est aujourd’hui le début d’une longue conversation…

Pour l’instant, j’ai envie de te partager un des aspects de ce que je porte. Je suis loin du bavardage incessant du mental qui s’agite, commente et raconte sans fin des histoires sur tout et n’importe quoi, sur tout sauf sur ce qui est réellement important. Bien souvent, trop souvent, les gens parlent pour ne rien dire, se cachant derrière des propos futiles, pratique très courante chez vous, les humains.

Je suis là pour enseigner à qui veut l’entendre ce qu’est réellement la Parole, celle qui compte, celle qui touche, celle qui est juste puisqu’elle émane du plus profond de toi. Rien à voir avec le flot quasi permanent des multiples pensées qui te traversent. Laisse-les de côté quelques instants, elles reviendront bien assez vite.

Le Verbe est créateur, tu as déjà entendu cela. Mais as-tu réellement compris, perçu, au-delà des mots, de quoi il est question ? Peu de gens le comprennent car ils cherchent au mauvais endroit les réponses à leurs questions. Bien souvent, la quête du savoir, de la connaissance mène aux études livresques et même si certaines réponses s’y trouvent, même si le mode d’emploi est donné, il manque souvent un petit quelque chose qui fait que la quête ne s’arrête jamais et se transforme en une frénésie d’apprentissage, sorte de boulimie beaucoup trop intellectualisée. Pourquoi ?

Parce que la question essentielle à se poser est : « Qu’est-ce que je fais de ces connaissances ? ». Réfléchis y quelques instants et observe : Les laisses-tu vivre à travers toi ? Bien souvent les mots sont répétés et partagés bien trop vite, alors qu’ils n’ont pas encore eu le temps de faire leur œuvre. Le savoir est quelque chose qui se déguste, se laisse lentement infuser afin de pouvoir révéler sa pleine puissance, sa pleine portée. Ne sois pas impatiente de parler. Une vérité qui t’habite aujourd’hui sera toujours là demain. Ce qui change, ce qui passe aussi vite que le vol d’un oiseau n’est pas le plus important de ce que tu pourrais dire.

Prend le temps de laisser mûrir ce qui se passe en toi. La Parole ne connaît pas l’urgence car elle porte le message de ce qui est immuable et essentiel pour toi. Et cela ne change pas d’un jour sur l’autre, bien au contraire…

En même temps, la Parole peut être changeante, telle la couleur des feuilles en automne, quand elle exprime ton ressenti de l’instant face à ce que tu vis. Et c’est bien là ce qui te semble être un paradoxe, un mélange d’immuabilité et de changement qui parfois te pousse à te demander si ce que tu as à dire vaut le coup d’être partagé ou pas.

Et sur ce point, je n’ai qu’une chose à te dire : Parle. Parle comme si c’était peut-être la dernière occasion de la faire. Non pas en réaction à ce qui se passe, non pas dans la croyance qu’il y a quelque chose d’urgent à partager mais tout simplement parce que c’est là, c’est ce que tu vis.

Et si tu ne sais pas comment faire, souviens-toi de ce que je t’ai partagé plus haut. Commence par identifier ce qui se passe en toi, ressens-le pleinement, laisse-toi infuser, baigner au travers de ce qui t’anime. Et là, quand tu sens que tout ton être est habité par ton expérience de l’instant, quand tu sens que l’excitation laisse la place à une sensation de tranquillité, de paix retrouvée, alors sois sûre que le moment est venu de parler et de partager.

Et depuis cet espace serein et apaisé, tu verras que l’impact de tes mots n’aura juste plus rien à voir avec ce que tu connais. Et c’est là que tu comprendras en quoi le Verbe est créateur.